Bullshit Job : En finir avec les boulots absurdes !
Il y a-t-il des matins où vous posez les pieds au sol et ressentez déjà un vide intersidéral ? Vous traînez sous la douche en vous demandant pourquoi vous allez encore perdre une journée dans un bullshit job à remplir des tableurs inutiles. Spoiler alert : vous n’êtes pas seul.
Selon une étude menée par Randstad, 29 % des Français estiment occuper un emploi qu’ils jugent inutile, souvent qualifié de bullshit job. Ça fait du monde à scroller LinkedIn en quête d’une illumination divine ou d’une reconversion miracle.
Mais avant de tout envoyer valser, une question : votre job est-il vraiment absurde… ou est-ce la manière dont vous l’expérimentez qui le rend insupportable ? Parce que, parfois, ce n’est pas le boulot qui est creux. C’est juste la façon dont on le vit qui l’est. Et c’est là que ça devient intéressant.
Mon job sert-il vraiment à quelque chose ?
Il est 8h42
Le café tiédit lentement sur un coin du bureau, à côté d’un écran où clignote un tableau Excel sans âme. Julien regarde défiler les lignes, mais au fond, il sait : ce qu’il fait là, à cet instant précis, n’a pas vraiment de sens pour lui.
Son poste ? Officiellement, il est analyste financier. Officieusement, il passe ses journées à remplir des rapports que personne ne lit, à assister à des réunions inutiles et à envoyer des mails dont la seule réponse est « Reçu, merci ».
Julien se pose alors la question fatidique : et si mon boulot était complètement vide de sens ?
Vraiment inutile… ou juste mal connecté ?
À moins d’être payé pour souffler sur des moulins à vent, il est rare qu’un job soit totalement inutile. Le problème, c’est souvent qu’on ne voit pas l’impact de son travail.
Julien, par exemple, a un collègue comptable, Thomas. Thomas passe ses journées à aligner des chiffres. Dit comme ça, on frôle le coma d’ennui. Sauf que lui, il sait exactement à quoi il sert. Ses tableaux bien ficelés peuvent sauver des boîtes, éviter des erreurs fatales et permettre à des gens de dormir sur leurs deux oreilles. Bref, son boulot a un vrai impact – et ça change tout.
Et il n’est pas le seul à y trouver du sens. Selon une enquête menée par Denjean & Associés en partenariat avec L’Étudiant et Compta Online, 26 % des étudiants souhaitant devenir experts-comptables le font par intérêt et goût pour ce métier. Certains déclarent même :
« J’aime la comptabilité. »
« La comptabilité a toujours été une passion pour moi. »
Franchement, si certains arrivent à se passionner pour de la compta, pourquoi ne pourrait-on pas transformer n’importe quel boulot en terrain de jeu? Et si le sentiment de vide venait non pas du poste lui-même, mais de la manière dont vous l’expérimentez ?
Le boulot n’est pas toujours coupable
Parfois, ce n’est pas le job qui est creux, c’est la déconnexion avec le groupe.
Julien bosse dans une boîte où tout le monde fonctionne en mode zombie corporate : open space silencieux, collègues en réunion perpétuelle, aucun échange réel. Pas étonnant qu’il ait l’impression de servir à rien. Il ne voit personne s’appuyer sur son travail et ne connaît rien de l’impact qu’il peut avoir.
Recréer du lien peut tout changer. Demandez à quoi sert votre boulot. Voyez qui en dépend. Il y a fort à parier que vous aurez des surprises.
Et si on arrêtait d’attendre du boulot qu’il nous transcende ?

Parfois, un job, c’est juste un moyen de financer sa vraie vie : ses passions, ses voyages, ses projets. Prenons l’exemple de Thomas, le collègue comptable. Au premier abord, son travail paraît tout sauf excitant. Des chiffres, des bilans, des factures à régler… Mais pour Thomas, ce job n’a jamais été un fardeau. Simplement ce n’est pas la seule chose qu’il rêve de faire toute sa vie. Et justement il a trouvé une manière de le mettre à son service.
Il injecte dans chaque tâche un défi personnel. Il cherche la précision dans ses calculs, il s’efforce de comprendre chaque nuance de la législation fiscale, il ne se contente jamais de « faire au plus vite ». Pour lui, chaque tâche est l’occasion de se mesurer à ses propres standards et de s’améliorer. Et ça, ça lui donne une satisfaction personnelle. Bien que son travail ne le fasse pas sauter de joie tous les matins, il y trouve un plaisir dans l’excellence, même dans les aspects les plus routiniers.
Alors, plutôt que de subir son job, Thomas a choisi d’aborder son travail comme s’il cultivait son petit jardin quotidien. Parce qu’au fond, ce n’est pas le job qui est intrinsèquement ennuyeux, mais ce qu’on en fait.
Et si, malgré tout, c’était quand même un bullshit job ?
Si malgré tout, vous êtes toujours en train de compter les heures en vous demandant ce que vous faites là… alors oui, il est peut-être temps de changer. Mais avant de tout quitter, demandez-vous vraiment encore une fois : est-ce que le problème vient vraiment de ce job spécifique, ou est-ce que c’est le cadre dans lequel vous l’inscrivez qui vous étouffe ?
Parfois, un simple changement d’environnement peut insuffler un nouveau souffle à un poste qui semblait figé. Parfois, une reconversion s’impose, une nouvelle voie plus alignée avec vos aspirations. « L’herbe est toujours plus verte ailleurs », dit-on. Beaucoup en rêvent, mais si le problème ne réside pas dans la couleur de l’herbe, mais bien dans votre rapport au travail, chaque opportunité risque de se transformer en nouveau Bullshit Job…
Changer de perspective, c’est peut-être tout ce dont vous avez besoin pour passer d’un job « sans sens » à une occupation qui vous permet de grandir, d’évoluer, et de vous accomplir. Parce qu’après tout, le vrai bullshit, ce serait de passer sa vie à subir: un job, une routine, ou pire… soi-même.