Envie de changer de travail ? Attendez de lire ça avant de tout plaquer

Changer de job : mode d’emploi pour ne pas remplacer un boss toxique par un open space infernal

Franchement, il ne manquerait plus qu’un nuage de criquets et on aurait le bingo de l’époque la plus ragoûtante du XXIe siècle. Les boîtes taillent dans les effectifs comme dans un mauvais film d’horreur pendant que leurs PDG s’offrent des parachutes dorés bien discrets, quand ils ne mettent pas la clé sous la porte. Côté géopolitique, c’est la Saison 12 de Game of Thrones, avec moins de dragons mais tout autant d’angoisse. Et pendant ce temps-là… vous, vous devez changer de travail.
Ou pire : en décrocher un.

Autant dire que dans ce grand théâtre de l’absurde économique, se foirer à l’embauche, c’est un luxe qu’on peut difficilement s’offrir.

Alors voici une petite liste maison — non exhaustive, mais testée, approuvée et parfois regrettée — des signaux qui doivent vous faire dire “minute, papillon” avant de signer un contrat.

1. L’entretien full-virtuel : “On se verra quand tu seras salarié. Ou jamais.”

Alors oui, Zoom, c’est pratique. Oui, la visio, c’est moderne. Mais quand personne ne se donne la peine de vous voir en vrai, même à l’étape finale… méfiez-vous. Il y a un monde entre “remote friendly” et “on cache nos bureaux glauques”.

J’ai eu le cas avec une boîte qui me proposait une super opportunité, pile au moment où je voulais changer de travail. Tout se passait à distance, c’était fluide, souriant, pro. Sauf que… aucun contact physique, aucune rencontre avec l’équipe ou le N+1. Et, bizarrement, un petit malaise persistant, comme un tagine oublié au soleil. Résultat ? J’ai décliné. Bien m’en a pris : après enquête post-mortem, j’ai découvert que le management de la fiduciaire en question avait été formé chez Dark Vador & Associés.

2. Le poste-mirage : beau sur le papier, vide à l’intérieur

Autre grand classique du piège à job : l’annonce en or, le rôle en carton.

Le poste est « passionnant, évolutif, unique »… mais personne ne sait dire ce que vous ferez concrètement. L’intitulé du job a été manifestement écrit par un marketeux sous LSD. Vous posez des questions ? On vous répond par un grand écart verbal entre enthousiasme mou et langue de bois de compétition : « c’est une dynamique agile où chacun peut créer sa valeur »

On vous presse, on vous flatte, on vous fait sentir que c’est maintenant ou jamais, et que vous êtes “la personne idéale”. Trop parfait pour être honnête.

C’est ce que j’ai vécu. On m’a vendu un poste comme une perle rare, mais chaque fois que je posais des questions, les réponses devenaient de plus en plus floues. Jusqu’à ce que je signe (oui, j’ai signé !). Et que je découvre que la perle, c’était plutôt une coquille vide. Et que le contenu intéressant du job était déjà assumé par quelqu’un d’autre. Devinez à qui on a refilé les tâches ingrates ? Coucou.

3. Pas de RH ? Pas de relais.

Dans une entreprise, le RH est cette personne que tout le monde feint d’ignorer jusqu’au jour où le manager pète un câble ou que votre prime “disparaît mystérieusement”. Alors quand y’a PAS de RH du tout, c’est-à-dire pas de tampon, pas de politique claire, pas de structure… c’est freestyle. Et freestyle = danger.

J’étais en pleine réflexion pour changer de travail, et sur le papier, ça avait l’air carré. Je suis allée jusqu’au dernier round du recrutement pour bosser dans une boîte spécialisée dans les terminaux de paiement. Quand j’ai demandé à parler à quelqu’un côté RH, silence radio. Ils ont même appelé ça “lean management”. Moi j’appelle ça : personne pour vous défendre quand ça part en cacahuète.

Et dans les locaux ? Une ambiance d’aéroport à 3h du matin. Silence, fonctionnel, aseptisé. Même les plantes faisaient la gueule.

4. Faites parler les chiffres (et pas juste ceux du salaire)

Oui, c’est chiant de lire des bilans. Mais c’est encore plus chiant de se retrouver à la rue trois mois après parce que la boîte a été absorbée par un fonds d’investissement letton.

Alors regardez les comptes ou demandez à tonton Ferdinand de vous aider. Fouillez les sites comme http://société.com (ou autre site pour les curieux malins) cela vous évitera de débarquer dans une boîte au bord de la banqueroute. Googlez pour savoir ce qu’on dit de la boîte. Et surtout, surveillez les changements de direction ou les fusions en cours. Y’a rien de plus instable qu’une boîte qui change de pilote au milieu du vol.

J’ai décliné un poste dans une boîte dont l’activité principale était le traitement du courrier en 2010… Spoiler : l’e-mail existait déjà. Quand j’ai osé demander quelles étaient les perspectives commerciales de l’entreprise, le recruteur a eu ce petit blanc gênant qui en dit long…

5. La start-up en expansion qui vous dit “ici, tout est possible”

Quand on vous dit « Ici, tout est possible », entendez « Même l’impossible : comme bosser 12h par jour sans reconnaissance, sans plan de carrière, et avec un sourire en coin du CEO pendant qu’il vous promet monts et merveilles. » On m’avait vendu un poste d’assistante « à fort potentiel évolutif ». Traduction ? Les photocopies aujourd’hui, peut-être les RH demain, et si vous êtes très sage, un mug avec votre prénom.

Ils m’ont accueillie avec un robot qui disait bonjour. Trop mignon, jusqu’à ce que je comprenne qu’il finirait probablement par mieux connaître mes pauses pipi que moi-même. Et la cerise sur le gâteau ? La DRH a carrément appelé un collègue de mon poste de l’époque pour “enquêter” sur moi. Moralité : changer de travail, oui. Mais pas pour tomber dans un épisode dystopique de Black Mirror.

Spoiler : Un an plus tard, la start-up spécialisée dans la robotique s’est fait racheter par un fonds d’investissement japonais. Et le PDG qui me parlait « d’avenir commun » a surtout vu le sien partir en carton. Viré. Next.

Et puis il y a… la petite voix

Vous savez, celle qui murmure pendant l’entretien :

« Ce type a un regard de prédateur »,
« Pourquoi elle me tutoie alors que j’ai même pas signé ? »
ou « C’est bizarre, tout le monde se parle par Slack, même dans le même bureau? »

Ce n’est pas du snobisme, ni du préjugé : c’est votre cerveau reptilien qui a pigé un truc avant vous. Alors non, il ne faut pas forcément fuir à la première grimace.

Mais noter. Observer. Et décider en pleine conscience, quitte à y aller quand même, mais en sachant qu’on entre peut-être dans la cage aux lions avec un string léopard en guise d’armure.

Changer de travail: Ces jobs à dégager direct, sauf si vous aimez galèrer !

Changer de travail, c’est déjà pas une toujours évident. Alors autant éviter de se rajouter une galère en signant pour un poste qui sent le traquenard à peine franchie la porte.

Ces petits signaux, ce n’est pas du chipotage : c’est votre radar de survie qui clignote. Écoutez-le. Et si vous avez un doute sur une offre trop “belle” pour être honnête, allez jeter un œil à cet article pour apprendre à déchiffrer les vraies intentions planquées derrière les descriptions un peu trop enjolivées

Parce que mieux vaut rester en veille que plonger dans un job-piège, surtout quand l’économie ressemble à une partie de Jumanji lancée sans bouton “pause”.

Retour en haut