Pourquoi ralentir quand l’IA fonce :
Le guide Slow Work de la performance
Le slow work, ce n’est pas juste une lubie à la mode, c’est le plan malin de ceux qui veulent bosser mieux sans finir cramés. Inspiré du slow food, ce mouvement dit stop à l’agitation creuse, oui à la densité. Parce que ralentir, c’est reprendre la main. Cet article ? Un point d’appui pour lever le pied sans perdre le cap.
Alors que l’intelligence artificielle pond des textes en 3 secondes et que les robots codent plus vite que votre café ne refroidit, une question semble complètement à côté de la plaque : pourquoi diable ralentir maintenant avec le slow work ?
Sérieusement, qui a cette idée baroque de lever le pied quand tout le monde court comme un poulet sans tête vers l’horizon digital ? On nous bassine avec la disruption, l’agilité, la transformation… Et vous, pauvre mortel, vous essayez juste de survivre à votre to-do list sans faire un AVC.
Plot twist : C’est exactement pour ça qu’il faut ralentir. Parce que dans ce grand cirque ambiant, prendre son temps devient l’acte de rébellion le plus punk qui soit.
La loi de Parkinson ou comment on s’est tous fait avoir
Vous connaissez cette petite saleté de loi ?
« Le travail s’étale pour occuper tout le temps qu’on lui donne. »
Traduction : donnez-vous 2h pour un rapport, vous prendrez 2h… même si vous auriez pu l’expédier en 30 minutes chrono.
Derrière cette perle de cynisme organisationnel, un homme : Cyril Northcote Parkinson, historien et essayiste britannique, qui dans les années 1950 observe l’absurdité de la bureaucratie de son temps.
Les managers speed ont adoré cette loi.
Leur conclusion ? « Serrons la vis ! Plus de temps morts ! Productivité maximum ! »
Sauf qu’ils ont loupé le truc le plus important.
Dans ce fameux « temps en trop » qu’ils veulent à tout prix éliminer, il se passe des trucs magiques :
- Votre cerveau fait des connexions inattendues
- Vous avez une idée de génie sous la douche
- Vous réalisez que votre projet part dans le mur
Bref, c’est là que vous devenez humain. Et accessoirement, irremplaçable.
Course à la productivité : Le Marathon de l’absurde
« Dépêche-toi de réfléchir, on n’a pas le temps ! »
On vit dans un monde où cette phrase a l’air normale. Où réfléchir avant d’agir est devenu un luxe de bourgeois parisien.
Résultat ? On court. Mais où exactement ?
- On répond aux emails avant de savoir ce qu’on veut dire
- On lance des projets sans savoir s’ils servent à quelque chose
- On optimise des processus… complètement inutiles
C’est comme un chef cuistot qui chronomètrerait ses plats sans jamais les goûter. Techniquement efficace. Fondamentalement crétin.
L’IA va plus vite que vous (et alors ?)
Nouvelle flash : ChatGPT écrit plus vite que Hemingway. Un robot soude mieux que votre beau-frère. L’IA analyse des données plus rapidement que votre comptable après son troisième café.
Et alors ?
Les machines font du volume. Nous, on fait du sens. Elles exécutent. Nous, on questionne :
- « Attends, on fait quoi exactement ? »
- « Ça sert à qui, ce truc ? »
- « Et si on faisait complètement différent ? »
C’est ça, notre superpouvoir. Pas la vitesse. L’intelligence de s’arrêter pour réfléchir et aller plus loin.
Le mythe de l’urgence permanente
Dans notre époque de notifications 24/7, tout est devenu « urgent ». Même choisir ses chaussettes.
Cette urgence permanente, c’est de la paresse déguisée. Parce que c’est plus facile de faire n’importe quoi vite que de faire la bonne chose calmement. Cal Newport (oui, le mec de Georgetown qui a écrit « Deep Work ») l’a dit mieux que moi :
« L’agitation est souvent une forme de paresse. Le vrai effort consiste à ralentir pour faire le travail qui a de la valeur. »
Et vlan, dans les dents, culture de l’urgence!
Ralentir : Le nouveau badass
Dire « stop » à la frénésie ambiante, ce n’est pas de la mollesse. C’est de la rébellion intelligente.
C’est refuser de jouer le jeu du hamster sur sa roue et choisir la performance durable contre l’efficacité jetable.
Les 5 bénéfices cachés du Slow Work
- Créativité déchaînée
Quand vous ralentissez, votre cerveau se met en mode « pause active » et commence à faire des connexions que vous n’auriez jamais vues en mode turbo. - Qualité béton armé
Un boulot pensé, relu, peaufiné, ça tient. Alors qu’un travail expédié, c’est le moyen le plus direct pour que ça s’écroule dès le premier vrai test. - Stress en chute libre
Fait curieux : arrêter de courir partout, ça fait aussi baisser la pression. On respire mieux, on pense mieux. - Relations humaines solides
Écouter vraiment ses collègues, c’est devenu presque subversif. Et pourtant, c’est ce qui fait avancer plus vite et mieux. - Vision stratégique affûtée
Prendre du recul, c’est la meilleure arme pour ne pas se perdre dans le brouillard. Résultat : des décisions qui tiennent la route, même quand ça tangue.
Toolkit de survie pour ralentir sans plier (ni s’excuser)
Marre d’être pressé·e d’aller plus vite comme si réfléchir demandait trop d’efforts ?
Voici trois techniques concrètes pour défendre votre temps, votre cerveau — et votre performance — sans passer pour un tire-au-flanc. À dégainer en réunion, Slack ou face à un boss chronomètre.
- Stratégie 1 : Le Judo Verbal
« Je pourrais te sortir ça en 20 minutes. Mais si tu veux que ce soit utilisable et qu’on ne perde pas le double de temps à corriger, laisse-moi faire ça proprement. » - Stratégie 2 : L’Argument Économique
« Prendre 2 heures maintenant nous évitera 10 heures de debug plus tard. » - Stratégie 3 : La Question Qui Tue
« OK, on peut aller vite. Mais d’abord : c’est quoi l’objectif précis ? »
On peut être payé·e pour faire vite, mais on est surtout payé·e pour faire bien. Ces phrases ne sont pas des excuses, ce sont des garde-fous. Parce que le slow work, ce n’est pas ralentir pour le plaisir — c’est ralentir pour durer.
L’Art de Résister à la Vitesse
Dans un monde où tout va vite, ralentir devient un acte militant.
C’est refuser l’illusion que plus vite = mieux. C’est choisir la profondeur contre la surface. L’impact contre l’agitation.
C’est retrouver ce qui nous rend humains :
- L’écoute véritable
- La réflexion posée
- La décision éclairée
- Le travail qui a du sens

Slow is the New Fast
Oui, l’IA va continuer à accélérer. Les robots vont devenir plus techniques et malins. La tech va nous balancer sa prochaine « révolution » tous les six mois.
Et nous ?
Nous, on garde notre superpouvoir secret : savoir quand appuyer sur pause. Parce qu’au final, ce n’est pas celui qui va le plus vite qui gagne, mais celui qui avance dans la bonne direction. Et ça, ça se fait en prenant le temps d’y réfléchir.
Prendre le temps est vital. Mais pour ne pas se noyer dans la réunionite, l’avalanche d’emails et le burn-out qui guette, il faut aussi des outils concrets. Pour ça, je vous conseille cet article très pratique : Réunionite, burnout et avalanche d’emails : comment s’en sortir. Parce que lever le pied, c’est bien, mais éviter de se faire bouffer par le bruit ambiant, c’est encore mieux.
Souvenez-vous : ceux qui se précipitent finiront cramés, oubliés, remplacés.
Ceux qui ralentissent, réfléchissent et choisissent leur route écriront l’avenir. À vous de jouer !