Un trou dans votre CV ? retournez la situation en 3 étapes concrètes

Vous avez un trou dans le CV — pas une sortie de route. Que ce soit pour un burn-out, un proche à aider, un voyage ou juste… la vie, cette parenthèse a sa place dans votre parcours. Voici comment en parler sans vous excuser, sans trop en faire, et sans avoir l’air sur la défensive — en 3 étapes concrètes.


L’autre jour, en séance, Alex me dit, les yeux un peu fuyants : « J’ai un trou dans mon CV. Ça me bloque. J’ai l’impression que tout ce que je vais dire sonnera faux. Je n’ai pas fait le tour du monde, je n’ai pas repris d’études. J’ai juste… géré. Des galères persos. Et rien de glorieux à montrer. »

Cette phrase, lorsque je l’entends, me pince le cœur. Parce qu’en filigrane, il y a la honte, la peur de ne plus « valoir », le sentiment de ne pas avoir été « utile ». Comme si chaque mois non rentabilisé était un point de moins dans la course au recrutement.

Alors qu’en réalité, la vraie question n’est pas : “Qu’avez-vous fait pendant ce temps ?, mais plutôt : Qu’est-ce que vous en avez tiré, et comment vous vous positionnez aujourd’hui ?”

Alex, et les autres

Dans le cas d’Alex, la pause s’est imposée. Un souci familial, un contexte économique pourri, et puis une fatigue mentale qu’il fallait enfin écouter. Pas de stage en ligne, pas de bilan de compétences à raconter. Juste un arrêt. Un ralentissement.

Mais ce que je dis à Alex, je le dirais tout autant à :

  • Samira, qui a pris 9 mois pour accompagner son père malade ;
  • Hugo, qui a décidé de faire une pause après un burn-out, sans rien planifier d’autre qu’un peu de paix ;
  • Léa, qui a suivi son conjoint à l’étranger et a galéré à retrouver un emploi sur place ;
  • Claire, qui a voyagé longtemps, parce qu’elle avait besoin de réapprendre à respirer.

Tous ces gens ont vécu. Pas toujours de manière planifiée, pas toujours dans la lumière de LinkedIn, mais ils n’ont pas disparu pour autant. Ce n’est pas une disqualification. C’est une phase du parcours.

La pause n’est pas l’histoire entière — c’est juste un chapitre

  • Un trou dans votre CV de moins de 6 mois ? Pas de panique. Les recruteurs le percevront comme une simple phase de transition, sans qu’il n’éveille de question.
  • Une pause de plus de 6 mois? Le regard change. Ce creux devient visible et il faudra l’aborder, non pas pour justifier ce qui n’a pas été fait, mais pour mettre en avant ce que vous en avez tiré et comment cela a enrichi votre approche professionnelle.
  • Au-delà d’un an, surtout si c’est récent, il est pertinent de l’inclure sur votre CV plutôt que de le dissimuler. Assumez-le pleinement : donnez-lui un intitulé, contextualisez-le et montrez en quoi cette période vous a fait progresser. Ce que vous assumez avec assurance inspire davantage de confiance.

Cependant, attention : ne surinvestissez pas cette période. Trop souvent, on a tendance à focaliser toute l’attention sur ce creux, à en faire une montagne. Or, plus vous êtes serein·e à ce sujet, plus vous laissez le recruteur se concentrer sur ce qui compte vraiment : ce que vous pouvez apporter aujourd’hui. C’est votre valeur actuelle qui fera la différence, pas le passé.

Alors, comment aborder ce sujet avec aisance ? C’est ce que nous allons explorer ici. Avec quelques clés simples, vous pourrez transformer cette période en un véritable atout.

Ce que révèle une pause (quand on sait la regarder autrement)

Ce qu’Alex n’avait pas vu tout de suite, c’est que cette période difficile avait aussi mis en lumière des qualités précieuses, parfois plus que mille lignes sur un CV :

  • La résilience : traverser un temps compliqué sans s’effondrer ni renoncer, c’est une vraie compétence.
  • L’honnêteté : reconnaître ses limites, dire « j’ai eu besoin de souffler », c’est aussi un signe de maturité.
  • Le dynamisme de reconstruction : reprendre le fil, se repositionner, se former ou simplement se remettre en action demande de l’énergie et une vraie force de caractère.

Et ce sont exactement ces qualités humaines que les recruteurs attentifs remarquent. Pas dans les mots, mais dans l’attitude, le ton, la posture.

On arrête de stresser — les pauses, ça sert vraiment à quelque chose.

Et non, ce n’est pas juste moi qui essaie de vous calmer pendant que vous paniquez en regardant ce trou dans votre CV. Il y a des études sérieuses là-dessus — pas du genre à sortir d’un site random sur internet. Selon une étude de Harvard Business Review, prendre du temps pour soi (même si c’est un peu le bazar et loin d’être un voyage initiatique) peut être carrément transformateur. Sérieusement. Ça donne à votre cerveau une chance de respirer, ça vous permet de repartir de zéro, et souvent, ça vous aide à voir plus clair dans ce que vous voulez vraiment faire ensuite — bien plus que de survivre à un autre lundi déprimant.

Trois clés concrètes pour structurer cette période

Voici ce que je propose en coaching — testez chez vous :

1. Sur le CV, mentionnez la pause … si elle dépasse un an.

2023 – Transition professionnelle:
Période de recentrage personnel, accompagnement familial, et réflexion sur les orientations futures.

C’est sobre, clair, et ça empêche les projections négatives. Même chose pour un congé aidant :

2022 – Engagement familial (aidant)
Accompagnement quotidien d’un proche en situation de dépendance. Cette période m’a permis de renforcer mes capacités d’organisation, de gestion de l’imprévu et de prise de recul.

2. Reliez à votre présent

Une pause ne doit jamais être laissée en suspension. Elle se relie à la suite. Dans le cas d’Alex:

« Cette phase m’a permis de confirmer mon envie de travailler sur des projets plus collaboratifs / plus proches du terrain / avec un meilleur équilibre. »

L’idée, c’est d’inscrire cette étape dans une continuité logique.

3. Préparez une phrase « pivot » pour l’entretien

Enfin, une courte phrase, préparée en amont, pour répondre sans gêne si la question revient en entretien :

« J’ai eu une phase de transition importante en 2023, pour des raisons personnelles. Elle m’a permis de prendre du recul, de recharger mes batteries et de réaffirmer mon cap professionnel. Je suis revenu·e avec une vision beaucoup plus claire et solide de ce que je veux apporter. »

Calme. Posé.e. Vous êtes aux commandes.

💡 Vous voulez creuser davantage la manière de vous repositionner après une pause ? Cet article peut vous aider à structurer votre recherche : Réussir sa recherche d’emploi – mode d’emploi

Ce que j’aimerais que vous reteniez à propos des « trous dans le CV »

  • Une pause, ce n’est pas une tâche. C’est un passage, un chapitre. Et vous n’avez pas à vous en excuser.
  • Vous avez le droit de traverser des moments d’arrêt. Et vous avez le droit de les revendiquer sans honte, parce que vous n’êtes pas une machine.
  • Ce qui fait la différence, c’est votre capacité à l’assumer avec clarté. Parce que c’est cette clarté-là qui met les recruteurs en confiance.

D’autant plus qu’aujourd’hui, dans un monde où les technologies — IA, automatisation, robotique — évoluent à grande vitesse, ce sont vos qualités humaines qui font toute la différence : votre capacité à faire face à l’imprévu, à rebondir, à écouter, à collaborer, à garder le cap dans la tempête.

Autrement dit : ce que vous avez vécu n’est pas un frein. C’est un révélateur de votre maturité et de votre valeur ajoutée.

Solution au trou dans CV

Alex, en fin de séance, m’a dit :

« En fait… je n’ai pas de trou dans mon parcours. J’ai juste un moment de ma vie que j’avais mis en pause. Mais je suis là. Et je sais pourquoi. »

Et vous, comme Alex, avez-vous fait une pause pro et vous vous demandez encore comment l’aborder dans un CV, un pitch ou un entretien ?

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